Les droits de succession sur une assurance obsèques : ce qu’il faut savoir

Les assurances obsèques sont de plus en plus courantes pour aider les familles à faire face aux frais liés aux funérailles. Toutefois, il est important de connaître les implications fiscales et successorales de ces contrats. Dans cet article, nous allons explorer les droits de succession sur une assurance obsèques, leurs spécificités et les conseils pour optimiser la transmission du capital décès.

Le fonctionnement d’une assurance obsèques

L’assurance obsèques est un contrat d’assurance qui vise à couvrir les frais liés aux funérailles d’un assuré décédé. Le souscripteur verse une prime, soit sous forme de cotisations périodiques, soit par le biais d’un versement unique. En contrepartie, l’assureur s’engage à verser un capital décès aux bénéficiaires désignés dans le contrat lors du décès de l’assuré.

Ce capital est destiné à financer les frais d’obsèques, qui peuvent être très élevés (entre 3 000 et 10 000 euros en moyenne). L’assurance obsèques permet ainsi de soulager la famille du défunt des contraintes financières liées aux funérailles et leur garantit que les dernières volontés du défunt seront respectées.

Les droits de succession sur le capital décès issu d’une assurance obsèques

Le capital décès versé par l’assureur est soumis aux droits de succession, selon les règles applicables aux contrats d’assurance-vie. Toutefois, des exonérations spécifiques s’appliquent en fonction de la date de souscription du contrat et de l’âge du souscripteur.

Pour les contrats souscrits avant le 20 novembre 1991, il n’y a pas de droits de succession à payer, quel que soit l’âge du souscripteur. Pour les contrats souscrits après cette date, les droits de succession s’appliquent selon les règles suivantes :

  • Si le souscripteur avait moins de 70 ans lors du versement des primes, il bénéficie d’une exonération sur les sommes versées jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire. Au-delà, les droits de succession sont dus au taux applicable entre le défunt et le bénéficiaire (entre 5 % et 45 % selon le lien familial).
  • Si le souscripteur avait 70 ans ou plus lors du versement des primes, seuls les intérêts générés par ces primes sont soumis aux droits de succession. Le capital versé est exonéré dans la limite de 30 500 euros (tous bénéficiaires confondus). Au-delà, les droits de succession sont dus au taux applicable entre le défunt et le bénéficiaire.

Ces règles s’appliquent également aux contrats d’assurance-vie dont le capital décès est affecté au financement des obsèques.

Les conseils pour optimiser la transmission du capital décès

Pour minimiser l’impact des droits de succession sur le capital décès, plusieurs solutions s’offrent aux souscripteurs d’une assurance obsèques :

  • Choisir un bénéficiaire exonéré de droits de succession, comme le conjoint survivant ou le partenaire de PACS. En effet, les sommes transmises à ces bénéficiaires sont exonérées de droits de succession, quelle que soit la date de souscription du contrat et l’âge du souscripteur.
  • Souscrire un contrat en co-adhésion, c’est-à-dire avec un autre assuré (généralement le conjoint). Ainsi, les deux assurés versent des primes et bénéficient chacun d’un capital décès. En cas de décès d’un des assurés, l’autre peut utiliser son propre capital décès pour financer les obsèques sans avoir à payer de droits de succession.
  • Utiliser une clause bénéficiaire démembrée, qui permet de séparer la propriété du capital décès entre plusieurs bénéficiaires (par exemple, entre les enfants et le conjoint survivant). Cette solution permet d’alléger la fiscalité en répartissant le capital entre plusieurs personnes.

La prise en compte des frais réels d’obsèques

Dans certains cas, il est possible de déduire les frais réels d’obsèques du montant soumis aux droits de succession. Pour cela, il faut que ces frais aient été supportés par les héritiers ou légataires du défunt et qu’ils soient justifiés par des factures.

Toutefois, cette déduction est plafonnée à 1 500 euros (ou à 5 000 euros si le défunt était invalide) et ne s’applique qu’aux frais d’obsèques effectivement engagés. Par conséquent, il est important de conserver les justificatifs des dépenses liées aux funérailles pour pouvoir bénéficier de cette déduction.

La prise en compte du contrat d’assurance obsèques dans la succession

Enfin, il convient de noter que le capital décès issu d’une assurance obsèques n’est pas intégré à la succession du défunt. Il ne fait donc pas partie de l’actif successoral à partager entre les héritiers et n’est pas soumis aux règles du rapport ou de la réduction.

Cela signifie que le souscripteur peut librement désigner les bénéficiaires de son choix, sans avoir à respecter les règles du partage successoral. Toutefois, cette liberté peut être contestée par les héritiers réservataires (enfants ou conjoint survivant) si elle porte atteinte à leur réserve héréditaire.

Le capital décès versé au titre d’une assurance obsèques présente donc des spécificités en matière de droits de succession et doit être pris en compte dans la planification successorale. En suivant nos conseils, vous pourrez optimiser la transmission du capital décès et ainsi soulager vos proches des contraintes financières liées aux funérailles.

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