Légalisation de la gestation pour autrui (GPA) : enjeux et perspectives

La légalisation de la gestation pour autrui (GPA) est un sujet qui suscite de vifs débats dans de nombreux pays. La GPA, qui consiste à confier la gestation d’un enfant à une femme porteuse moyennant rémunération ou non, soulève des questions éthiques, juridiques et sociales complexes. Dans cet article, nous aborderons les différents aspects liés à la légalisation de la GPA, ainsi que les arguments avancés par ses partisans et ses détracteurs.

Les différentes formes de GPA

Il existe deux principales formes de GPA :

  • la GPA traditionnelle, où la mère porteuse est également la mère biologique de l’enfant, puisqu’elle fournit l’ovule fécondé par le sperme du père d’intention;
  • la GPA gestationnelle, où la mère porteuse n’a aucun lien génétique avec l’enfant, puisque l’embryon implanté provient d’un ovule d’une autre femme (donneuse ou mère d’intention) fécondé in vitro par le sperme du père d’intention.

Les arguments en faveur de la légalisation de la GPA

Certains plaident en faveur de la légalisation de la GPA, estimant qu’elle permettrait à des personnes souffrant d’infertilité ou ne pouvant pas porter d’enfant (par exemple, les femmes ayant subi une hystérectomie) de réaliser leur désir de parentalité. La GPA est également considérée comme une solution pour les couples homosexuels masculins souhaitant fonder une famille biologique.

Les partisans de la légalisation de la GPA estiment que celle-ci offrirait un cadre légal et sécurisant pour les mères porteuses, les parents d’intention et l’enfant à naître. Le recours à la GPA dans des pays où elle est autorisée et encadrée par la loi permettrait ainsi de prévenir les abus et les situations précaires auxquels peuvent être confrontées certaines mères porteuses dans les pays où la pratique est interdite ou non réglementée.

Les arguments contre la légalisation de la GPA

D’autres voix s’opposent à la légalisation de la GPA, estimant qu’elle pose des problèmes éthiques liés à la marchandisation du corps humain et au risque d’exploitation de femmes vulnérables. La GPA serait ainsi susceptible d’entraîner une forme de « maternité déléguée » ou de « location d’utérus », avec des conséquences potentielles sur le respect de la dignité humaine.

Certaines critiques portent également sur le lien entre l’enfant né par GPA et sa mère porteuse, qui pourrait être source de confusion sur le plan affectif et juridique. En effet, certains craignent que la légalisation de la GPA ne brouille les frontières entre filiation biologique et filiation sociale, avec des répercussions sur l’identité de l’enfant et le respect de ses droits fondamentaux.

La situation juridique dans différents pays

Les législations relatives à la GPA varient considérablement d’un pays à l’autre. Dans certains pays, comme le Canada, le Royaume-Uni ou la Grèce, la GPA est autorisée sous certaines conditions, notamment en ce qui concerne la rémunération de la mère porteuse, qui doit être limitée à un dédommagement pour les frais engagés durant la grossesse (« GPA altruiste »).

Dans d’autres pays, comme les États-Unis, la législation varie d’un État à l’autre : certains autorisent la GPA rémunérée (comme la Californie), tandis que d’autres l’interdisent ou ne disposent pas de cadre réglementaire précis. En France, en revanche, la GPA est strictement interdite et punie par le Code pénal.

Perspectives pour une légalisation encadrée de la GPA

Face aux enjeux soulevés par la GPA et aux divergences entre les législations nationales, certains experts plaident pour une harmonisation des lois au niveau international afin de garantir un cadre éthique et juridique sécurisant pour toutes les parties concernées. Une telle harmonisation pourrait passer par :

  • la mise en place de critères stricts concernant le consentement éclairé des mères porteuses et des parents d’intention ;
  • l’établissement d’une limite d’âge pour les mères porteuses et les donneuses d’ovules ;
  • la régulation de la rémunération des mères porteuses, afin d’éviter une marchandisation excessive du corps humain et une exploitation des femmes vulnérables ;
  • la reconnaissance claire et rapide de la filiation entre l’enfant né par GPA et ses parents d’intention, afin de garantir la sécurité juridique et affective de l’enfant.

La légalisation de la gestation pour autrui soulève des questions éthiques, juridiques et sociales complexes qui exigent un débat approfondi et nuancé. Si la GPA peut représenter une solution pour certaines personnes désireuses de fonder une famille, il convient de veiller à ce que cette pratique soit encadrée par des lois respectueuses des droits fondamentaux de toutes les parties concernées : mères porteuses, parents d’intention et enfants nés par GPA.

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